& les Chroniques
Express
Emily Wolfe
"Outlier"

"Outlier"
DATES | Sorti le 2 juillet 2021 | Publié le lundi 18 octobre 2021
ET ALORS | Il y a des disques que l’on se surprend à écouter en boucle. "Outlier", le troisième album d’Emily Wolfe fait partie de ces collections de chansons dont il est impossible de se défaire dès lors qu’on y a glissé très attentivement ses deux oreilles. Basée à Austin au Texas, multi-instrumentaliste et guitariste d’exception primée par le fabricant Gibson qui lui a récemment créé un modèle unique, la chanteuse a ajouté la juste dose d’électronique nécessaire à son blues rock d’origine pour fabriquer des tubes qui devraient figurer au programme de toute radio pop rock qui se respecte. Mélodiste talentueuse, l’Américaine réalise un sans faute de qualité depuis "No Man", jusqu’à "Heavenly Hell", où chaque titre pourrait recevoir le statut de single de la semaine. Produit par Michal Shuman de Queens of the Stone Age, le disque mise sur les refrains imparables plutôt que sur la démonstration de savoir-faire technique que l’on pourrait attendre de la part d’une virtuose de la six cordes. Et l’on a alors envie de rapprocher "Outlier" d’autres productions de caractère comme le dernier Cherry Glazerr. On vous recommande de vous y abandonner sans aucune retenue, et l’on vous prévient également de l’addiction qui s’en suivra.

Onoda
"Land/Islands"

"Land/Islands"
DATES | Sorti le 9 octobre 2020 | Publié le jeudi 26 novembre 2020
ET ALORS | Quelle claque ! "Land/Islands" est le tout premier album du groupe français Onoda, et pourtant, il fait déjà preuve d’une audacieuse maturité. Et de la maturité, il en aura fallu pour laisser ces cinq longs morceaux de six à dix minutes chacun progresser à un rythme tout autant serein que martial. Quitte à doubler le nombre de mesures afin d’atteindre un idéal sonique époustouflant soutenu par des boucles répétitives et emmené par une rythmique qui vrombit comme le moteur d’une mécanique qu’il faudrait sans cesse alimenter. Passées leurs intros inquiétantes et tendues, les chansons montent en puissance, mues par une batterie intraitable et des boucles qui tournent, retournent et permettent aux refrains de s’introduire dans la tête jusqu’à l’ivresse. On pense à une version noisy pop aux accents krautrock du "Data Mirage Tangram" des Young Gods, avec cette idée commune du travail sur le son au coeur même des compositions, pour un résultat extrêmement dense et d’une richesse incroyable. Une telle réussite n’arrive pas par accident : il y a forcément une sacrée dose de talent là-dessous.







